mercredi 9 novembre 2016

Le concours de machines 2016 : la randonneuse du futur !

Début juillet, à Ambert, en parallèle de la cyclo des Copains, avait lieu la première édition d'une nouvelle génération de concours de machines. Dans les années 30 et 40, ce concours mettait en compétition les constructeurs de cycles et avait vu l’avènement de la randonneuse sportive.
"Randonneuse sportive" un oxymore ? Plutôt la conjonction optimale de la performance, de l'efficacité et du confort. D'ailleurs, le confort est un facteur de performance, surtout sur la longue distance. La recherche de ces trois qualités se traduit, entre autres choses, par une conception ingénieuse du cadre, des pneus souples et larges, des garde-boues ainsi que d'un éclairage par dynamo. En 2016, l'innovation passe clairement par une émancipation du modèle du vélo de compétition. Un changement de mentalité que souligne Bernard Lescudé dans son édito de la revue de la FFCT de novembre :

« Retour vers le futur
À la lecture des pages de Raymond Henry consacrées au concours de machines d’Ambert 2016 on remarquera deux choses : les dites « machines » sont d’authentiques vélos de randonnée (ou randonneuse) et les personnes gravitant autour sont jeunes, qu’il s’agisse des constructeurs ou des pilotes. Nous voici donc loin de l’image vieillotte que certains associent à ce type de vélo et qui prouve au moins une chose : on peut utiliser un tel engin sans avoir connu Vélocio ni faire partie de la tranche haute de la pyramide des âges de nos licenciés.
Le mois dernier, Steve Jackson nous a rendu compte de sa visite à Eurobike, vitrine mondiale du vélo et théâtre de la présentation des nouveautés. Et voilà que nos fringants vélos de sport adoptent des pneus de sections jusqu'ici boudées par les amateurs de performance, les freins à disque y font leur apparition (malgré le coup de frein de l'UCI !) et les cadres changent de géométrie pour plus de confort nous dit-on ! Et pour compléter le tout, voici le gravel-bike qui n'est pas un VTT mais permet d'aller sur tout les terrains, grâce notamment à ses pneus de 650B. Bref, le monde du vélo bouge et semble vouloir sortir des sentiers trop battus de ces dernières décennies et c'est une bonne nouvelle.
L'autre bonne nouvelle est que cette évolution 
– cette modernité – va séduire et séduit déjà une population de pratiquants dont l'âge fait rêver les statisticiens. Ils arrivent avec de nouvelles habitudes et de nouveaux matériels, ils sont enthousiastes et font du vélo par pur plaisir. Et si nous sommes assez malins, ils rejoindront bientôt nos clubs, apporteront leurs nouveautés et, il faut bien le dire, bousculeront nos habitudes... sauf si nous refusons d'être bousculés.

Il nous restera alors à les regarder passer, regarder passer le temps et le souvenir de notre cher club disparu faute de combattants. Triste perspective !
»

Pour en savoir plus sur le concours de machines, en plus de l'article de Raymond Henry (membre du jury) dans Cyclotourisme, on pourra lire un dossier complet dans le dernier magazine 200 (coorganisateur de l'évènement) avec une présentation de chaque machine, ainsi que dans le Bicycle Quaterly de cet automne (Jan Heine faisant également partie du jury).

Et aussi une série d'articles très détaillés sur le blog de Cyclodonia :
Les constructeurs historiques au Concours de Machines
Composants et choix techniques



A propos d'équipement de randonneuse, il y en a un bien utile que beaucoup ne supporteraient en aucun cas d'arborer sur leur bolide de course : la sonnette ! Peut-être que le modèle très discret et nommé Oi du fabricant australien Knog en convertira quelques-uns...