lundi 21 avril 2014

Première Flèche Vélocio

La flèche Vélocio a été créée en 1947, en hommage au père du cyclotourisme, Paul de Vivie (dit Vélocio), qui se rendait tous les ans pour Pâques dans sa Provence natale, depuis St-Etienne où il était industriel du cycle. Il s'agit de rouler en équipe (de 3 à 5 machines) pendant 24 heures et de faire au moins 360 km pour rejoindre la concentration de cyclotouristes Pâques-en-Provence. Le lieu de départ est choisi par les participants.  Tous les détails sur le site de l'organisateur l'Audax Club Parisien.
Arrivée dimanche matin à Saumane-de-Vaucluse, après 24 heures et 540 km de vélo. L'équipe au complet, Jojo, Robert (tous deux ont plusieurs PBP à leur actif), moi, Henri, Guy et Jacques. Ce fut un plaisir et une chance pour moi d'être en compagnie de cyclos expérimentés et habitués des flèches. Merci à Guy de m'avoir proposé et encouragé à participer à cette aventure !

Le hasard a fait qu'on aperçoit à l'arrière plan à gauche Jean-Pierre qui tient l'excellent blog Mon tour 1959 la suite, avec qui j'ai échangé quelques mots, mais j'étais tellement cuit que je ne lui ai même pas souhaité bonne route pour sa traversée des Cévennes à la suite de sa flèche...


Pour le récit de cette flèche je laisse la plume à Robert :

Trois degrés, eh oui c’est la température affichée au départ de la flèche 2014.


L’équipe semble au complet. Pas tout à fait. Henri arrive le dernier.
L’équipe, composée des vieux briscards Georges dit Jojo, Henri, Guy et du benjamin Rémi paraît bien équilibrée. Chacun a hâte d’enfourcher sa monture pour rejoindre Saumane de Vaucluse, lieu de la concentration.

Soucieux d’encourager ses « ouailles », Jean Pierre Jouve, le président du Groupe Cyclo du Puy, serre les mains et vérifie les derniers détails. (Celui-là, on l’attend non plus pour encourager mais pour participer.) On note aussi la présence  du journaliste de l’Eveil, Cédric Dedieu venu préparer un article de presse illustré par la traditionnelle photo des compétiteurs.
Sont venus également  Manu et Christian. Ils accompagneront nos vaillants fléchards sur les quarante premiers kilomètres ; sans doute un grand réconfort !
Enfin Jacques et Robert assureront l’intendance.

Huit heures. C’est donc parti pour ce long périple. Les premières pédalées le long de la Loire ne présentent aucune difficulté, chaque cycliste ponot a emprunté cette voie des milliers de fois.

A dix heures quarante cinq voici le pont du Pertuiset. Ces soixante quinze premiers kilomètres ont été avalés à la moyenne fort honorable de vingt cinq et demi. Même si le vent contraire reste l’ennemi du cycliste, nos gaillards se montrent fringants.

Direction maintenant Craintilleux, km 103.
Ravitaillement prévu sous l’avant toit de la salle polyvalente. Jacques s’affaire autour de la table de camping pour nourrir tout le groupe. Au menu : charcuterie et une lessiveuse de pâtes ! C’est inévitable ! Quarante minutes d’arrêt, c’est déjà beaucoup, il faut repartir.
 
Après avoir fait apposer le sacro-saint coup de tampon par la boulangère, il faut renouveler l’opération à Savigneux, Mornand, Boën sur Lignon et Feurs. Là fini le vent de face, direction La Fouillouse, nouveau coup de tampon par le vélociste local et ravitaillement liquide, solide aussi avec gâteaux de riz et une excellente brioche made Nicole. Il est seize heures quinze, un quart d’heure a suffit pour « refaire les niveaux ». La moyenne reste la même. Tout va bien.

Maintenant, cap sur Saint Chamond puis la vallée du Gier jusqu’à Givors. La feuille de route oblitérée, nos quatre lascars filent sur Andance où le ravito a été planifié.
Petit cafouillage pour retrouver l’assistance bien planquée derrière un mur à l’abri du vent. Résultat un quart d’heure de perdu. Ca n’aura pas d’incidence.
Au menu ce soir : soupe, charcuterie et la désormais traditionnelle lessiveuse…. De riz cette fois !
Moyenne inchangée, on installe les systèmes d’éclairages. Les premières douleurs apparaissent.
 
Le périple continue via Tournon, La Voulte sur Rhône puis Viviers. Il est une heure, km 380. Arrêt de vingt minutes nécessaire et suffisant pour avaler soupe et gâteaux de riz (encore !), et bien sûr les boissons. Ne pas oublier la photo devant le panneau pour justifier du passage dans la cité diocésaine. La nuit semble plutôt fraiche.
 
Notre quatuor quitte la nationale 86 pour gagner la 7. Ils atteignent Orange et son arc de triomphe. Nouveau cafouillage. Après un aller-retour inutile dans la ville ils entrent dans Roquemaure et poursuivent sur Villeneuve les Avignons et Aramon. Mais voilà déjà Beaucaire à cinq heures quinze du matin. Le petit déjeuner est servi à l’entrée du pont qui enjambe le Rhône pour relier Tarascon et son célèbre chasseur. Petit déjeuner rapidement avalé, café et quatre-quart. Avalés aussi quatre cent quatre vingt cinq kilomètres. Un boulanger témoigne du passage à Beaucaire.

A la vingt deuxième heure contrôle impératif. L’opération s’effectue à Saint Rémy de Provence auprès d’un boulanger (encore !) fort sympathique dont l’enseigne se situe dans une rue complètement défoncée. La fatigue se fait sentir, le coup de pédale moins léger mais la volonté reste intacte : Saumane, Saumane, Saumane….

Encore ces maudits contrôles! Après celui du Coustellet nous nous dirigeons vers l’Ile sur Sorgues et ses célèbres et gigantesques roues à aubes. Le dernier coup de tampon à sept heures cinquante cinq marquera la fin officielle des vingt quatre heures Vélocio 2014. Nos quatre lascars présentent des visages bien las (on peut le comprendre) et en même temps radieux (on peut le comprendre aussi).

Malgré un état physique bien entamé ils rallient Saumane, village perché du Vaucluse. Les derniers six kilomètres sont parcourus sans histoire sur une route pittoresque.

Là, s’effectuent les obligations administratives. Georges s’occupe donc de l’homologation. Parmi la foule nous rencontrons les fléchards langeadois et les adeptes de la trace Vélocio. Chacun raconte ce qu’il a vécu. Laissons les savourer !
Reste le classement : huitième! Voila encore une autre satisfaction.
Nous chargeons vélos et bagages puis retour dans la capitale altiligérienne pour certains, les autres prolongent le séjour dans l’Avignonnais.

Fin du périple.

Quel bilan ? Quatre cyclistes enchantés de ces dernières vingt quatre heures, ravis de leur performance sportive, ravis aussi d’avoir créé une ambiance solidaire forte. Mention spéciale pour Rémi le benjamin pour qui cette expédition représentait une première. Enfin côté assistance, Jacques se félicitait d’avoir retrouvé cette amitié cycliste digne des années soixante, référence s’il en est.

Et 2015 ?...

Merci à Robert pour son récit et pour avoir été, avec Jacques, de formidables accompagnateurs !

2 commentaires:

  1. Bravo à vous 4 pour cette Flèche ! Je constate, pour l'avoir vécu également, que Vélocio, et à sa suite tous les membres de la FFCT, a fait beaucoup pour la boulangerie traditionnelle française !
    Amicalement (et à bientôt sur la route ?)
    JP77

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    Réponses
    1. Volontiers sur la route ! fais-moi signe si tu passes par la Haute-Loire (ou l'Ardèche, la Lozère, le Cantal, le Puy-de-Dôme...) je ferai de même lorsque je serai en région parisienne.

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