mardi 27 mai 2014

Premier BRM, premier 600 !

Alors voilà, ça faisait un moment que j'avais envie de participer aux brevets organisés par Jean-Philippe Battu à Grenoble (Amicale des Diagonalistes de France). C'est un peu loin Grenoble, mais le 600 de ce week-end de fin mai, avec son passage par la Haute-Loire me tendait les bras. Mon premier BRM : pas banal de commencer par un 600 !...
Place de Sfax, bientôt 4h du matin, l'heure du départ, ça papote en mangeant les cookies de Jean-Philippe :

La sortie de Grenoble se fait jusqu'à Vinay par la voie verte qui longe l'Isère. On part groupé emmené par Jean-Philippe. Le vent de ces derniers jours a fait tomber une multitude de branches sur la voie verte. Nous commençons donc par une partie de slalom dans la lumière des phares.
à Varacieux nous commençons à avoir le soleil :
Je roule un petit bout avec un cyclo, Franco, qui a un problème avec sa chaîne qui patine lorsqu'il appuie ou se met en danseuse. Il pense ne pas pouvoir continuer avec un tel problème technique mais veut rattraper ses amis qui sont un peu plus loin. Il y a là Brigitte "la Renarde" et Christophe "Cricri le cyclo" dont je lis régulièrement les blogs. Christophe conseille à Franco d'aller jusqu'à Annonay pour tenter de trouver un vélociste. Il part à vive allure pour pour prendre de l'avance.
 Nous traversons le Rhône à St-Vallier :
Un peu au nord de Sarras, nous nous engageons dans la vallée de la Cance. Très belle route qui nous mène en douceur à Annonay :
 à droite la roche Péréandre :
Nous effectuons le pointage d'Annonay au café Le Parisien. à Hauterives nous avions effectué le premier pointage dans une boulangerie. Brigitte est restée en contact téléphonique avec Franco qui retrouve ses camarades devant le café. Il a trouvé un mécano mais le diagnostique est sévère : chaîne, cassette et plateaux sont à changer. Il renonce à faire le brevet mais convient avec Christophe de venir à leur rencontre le lendemain pour finir ensemble.
Après Annonay, c'est la montée vers le col de la République :
Un peu avant le sommet le parcours du brevet bifurque vers St-Genest-Malifaux. Christophe et Brigitte font le petit détour pour passer le col. Moi, dans l'idée de m'économiser au maximum, je ne m'autorise pas à aller saluer Vélocio. C'était vraiment pas loin, j'aurais pu quand même !...
Mes compagnons de route pour une bonne partie du brevet :
La traversée de la Loire sur le pont du Pertuiset :
Petit cafouillage, Christophe qui avait pris de l'avance dans la montée vers St-Maurice-en-Gourgois, s'est arrêté pour remplir ses bidons. Brigitte et moi, ne l'avons pas vu et avons continué pensant l'avoir toujours devant nous. Pendant ce temps, Christophe nous attend, revient même un peu en arrière, puis finalement nous rejoint à St-Bonnet-le-Château, lieu du troisième contrôle. Après les deux dernières bosses pour arriver dans la capitale internationale de la boule (c'est marqué sur le panneau), j'apprécie grandement de me poser et manger mes sandwichs. Jean-Philippe, qui ne se contente pas d'organiser le brevet, mais le fait également, finit sa pause. Il me demande si tout va bien pour moi après ces 200 premiers kilomètres et repart à son rythme soutenu.
Je continue à faire équipe avec Brigitte et Christophe. Ce qui est très agréable ! J'appréciais déjà de lire leurs blogs, c'était très sympa de faire leur connaissance et de rouler avec eux. Pour le moment, je les laisse partir devant. J'ai de désagréables crampes au ventre et j'ai besoin de m'arrêter.
Je roule donc peu seul. Je passe la Chaise-Dieu. Plutôt que de prendre en photo la célèbre abbatiale, je choisi la chapelle Notre-Dame de Bon Rencontre, "protectrice des voyageurs" (pour ceux qui veulent en savoir plus cliquer ici). Je fais ensuite quelques hectomètres en compagnie du train touristique. Est-ce lui qui roule lentement ou moi qui est repris une bonne allure ? Peut-être un peu des deux puisque, peu avant Brioude, je rejoins mes deux blogueurs. Même si ces quelques kilomètres en solitaire n'ont pas été si pénibles, je suis bien content de retrouver de la compagnie.
Après avoir pointé à Brioude en répondant la question secrète, nous empruntons la reposante et magnifique vallée de l'Allier.
Nous retrouvons pour quelques temps Jean-Philippe, puis nous arrivons à trois à Langeac où nous nous arrêtons pour nous restaurer à la pizzeria Pinocchio.
Après avoir bien mangé (et en bonne compagnie en plus !) il faut grimper, à la nuit tombante, vers Saugues. Les crampes digestives me reprennent et puis je ne pense pas avoir d'aussi bonnes jambes que mes compagnons de route. Une nouvelle fois je les laisse partir et continue à mon rythme.
La nuit est tombée quand j'arrive à Saugues. Je retrouve Christophe, Brigitte et Gilles (le blog de Gillou), qui est venu en voiture pour accompagner Brigitte sur un bout du brevet. Il est surpris de me voir ici. Je suis content de rouler avec lui ! Descente dans le noir et le froid jusqu'à Monistrol-d'Allier, puis montée jusqu'à Montbonnet par St-Privat. En repérant le parcours je redoutais ce passage avec 350 kilomètres dans les pattes. Mais finalement j'ai retrouvé des jambes. Depuis Saugues nous sommes un peu plus nombreux. Il y a un cyclo chevronné très sympa avec qui j'ai roulé à plusieurs reprises depuis le début et bien discuté, malheureusement je ne sais pas son nom...
Ensuite la descente sur le puy. Je suis frigorifié ! Je m’arrête chez moi pour me laver, me changer et manger un peu. Je décide, contrairement à mon plan de départ, de ne pas dormir et de repartir rapidemnt. Plutôt que de rouler seul, j'ai envie de rejoindre la petite équipe qui s'est arrêtée à St Julien Chapteuil prendre un café chez Gilles. Je peine dans la montée vers Boussoulet, et me retrouve à nouveau seul. L'envie de dormir me gagne de plus en plus. Je me dis que j'aurais du me reposer chez moi avant de repartir... Un peu plus tard, sur le plateau, je retrouve Christophe...marchant à côté de son vélo! Il tombe de sommeil et ne veut pas prendre le risque de tomber de vélo. Je marche un petit peu avec lui. Ç'a le mérite de me réveiller et je repars à destination de Mars. Mais avant d'arriver à (sur) Mars il y a bonne petite côte que je monte en zigzagant. C'est la première fois que je monte cette côte aussi difficilement, mais c'est aussi la première fois que j'ai 5500 mètres de dénivelé dans les pattes... Derrière, Christophe a repris son vélo et me rejoint. Je continue à lutter contre le sommeil. Je me souviendrai avec une impression de rêve plus ou moins éveillé de cette traversée nocturne du plateau... Par moment, je n'arrivais pas à relever la tête, comme si ma sacoche de guidon, telle un oreiller, m'invitait à me vautrer dans le sommeil... et par conséquent dans le fossé... heureusement, je tiens bon.
A l'entrée de St-Agrève, nous croisons Gilles qui vient de quitter Brigitte et retourne vers Saugues.
Après St-Agrève c'est la descente vers Lamastre. Toujours sommeil, et encore plus froid !
A Lamastre, pointage et achat de viennoiseries dans une boulangerie. Pas de café ouvert, et pourtant j'espérais depuis un moment une dose de caféine ! Il faudra encore rouler jusqu'à Tournon pour profiter de la terrasse d'un café où nous sommes un bon groupe à se rassembler. Le peloton restera groupé à bonne allure jusqu'au prochain contrôle de St-Donnat-sur-Herbasse. 18 kilomètres qui passent tout seul et sans se préoccuper de l'itinéraire !
Après le pointage, les uns et les autres repartent, chacun à son rythme. Pour ma part je reste un peu pour manger et me reposer. Je repars seul et mon envie de dormir me submerge à nouveau. Je peine dans la vallée de l'Herbasse que je trouve monotone. Je me fais doubler par un groupe de trois resté plus longtemps à St-Donnat. En les voyant filer je me rends compte que je n'avance plus. Je m'arrête à St-Bonnet-de-Valclérieux pour faire un somme et boire un Perrier dans un café.
C'était ce qu'il me fallait. C'était un mauvais calcul de lutter contre le sommeil... Je passe ce petit col de la Madeleine qui m'a donné l'impression d'une petite montée pour une longue descente... Je continue tranquillement mon petit bonhomme de chemin jusqu'à Vinay. Et là je sais pas ce qui s'est passé, la fatigue sûrement, je me plante complètement de route. Je fait des détours, demande mon chemin... Je me rends compte que je n'aurais pas le train que je voulais prendre. à ce moment-là cela me semble dramatique ! Je me sens nul, c'était pourtant pas compliqué de suivre l'itinéraire... Gros coup de blues, découragement... Finalement je retrouve la voie verte. Un passage à vide qui m'aura coûté 3/4 d'heure...
La voie verte est monotone alors j'essaye de tenir un 25-30 à l'heure pour arriver avant un nouveau coup de fatigue. A 16h15 je suis devant la boîte où je mets ma carte de route. Arrivent en même temps que moi deux cyclos qui ont passé la nuit au Puy.
Et voilà, c'est fini. Bien content d'avoir vécu et mené à bout cette aventure de 600 kilomètres !
Je repars vers la gare et m'endors quelques minutes après m'être installé dans le train pour Lyon.
36 heures pour faire 600 km, ça me permets d'envisager le Paris-Brest-Paris, non ?
à suivre...

6 commentaires:

  1. Salut Remi
    Bravo et merci d'être venu !: J'avoue maintenant que quand j'ai recu ton inscription, j'ai eu peur pour toi, car passer près de chez soi pendant un brevet comme celui ci peut inviter à l'abandon en cas de fatigue... Mais je n'ai rien dit ! Au départ, en te donnant la carte de route et en te voyant avant Villeneuve d'Allier, je me suis dit que tu serais quand meme plus fort.. Ensuite , tout allait dérailler dans ma tete et quand je suis passer dans la cote de Boussolet, je ne pensais plus à rien, sauf à marcher (aussi) à côté du vélo! J'ai repris les esprits en arrivant en haut de la boite aux lettres et en voyant que tu étais bien arrivé. Ce qui est dommage, c'est que je n'ai pas pu t'offrir un peu de thé au miel avant de repartir. D'autres en ont eu, alors, au plaisir de nous revoir. Les homologations prennent plus de temps que prévu et je commande les médailles .. A suivrre et encore bravo
    jean-philippe

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  2. Bonjour Rémi, je découvre ton blog et ton article. Je veux d'abord te dire comment j'ai été heureux de faire ta rencontre et de rouler avec toi. Tu as assuré comme une bête et surtout TRES TRES bien géré en laissant partir quand il le fallait. Donc oui tu es prêt pour PBP mais il te faudra juste recommencer les 4 brevets l'an prochain... J'espère avoir de nouveau le plaisir de rouler avec toi....

    A+

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  3. Eh ben, chapeau! je suis d'autant plus admirative que le vélo et moi ça fait 2 (si ce n'est beaucoup plus !!!!) sans parler de la géographie du parcours... je te laisse le P-B-P je me contenterais juste du " Paris -Brest", miam !

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  4. Bravo, pour ton premier brevet, un 600 tu fait pas rire, content d'avoir rouler à nouveau avec toi dans cette nuit assez fraiche ,bonne continuation à la prochaine

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  5. Commencer les BRM par un 600, il fallait oser.. mais après une Flèche Vélocio, on peut (presque) tout se permettre ! [Même un gros lumbago comme moi ! ]
    Pour PBP, cela ne devrait pas te poser de problème. Bravo pour ton brevet et pour ton récit. Bien amicalement.

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  6. salut Rémi, un plaisir de découvrir ton récit ! Désolée que tu aies vécu cette grosse galère à Vinay. Ce fut un plaisir de traverser tous ces paysages en ta compagnie. j'espère te revoir bientôt sur la route !

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