dimanche 3 avril 2016

Flèche Vélocio 2016, du Puy à Gigondas

L'équipe de cette année encadrée par nos accompagnateurs Jojo et Robert : bibi, Henri et Guy avec qui j'avais déjà fait ma première flèche en 2014 (le quatrième mousquetaire à l'époque étant Jojo), Jean-Noël et Anne-Laure. Tous deux se lancent pour la première fois dans une telle aventure, avec un mélange d'enthousiasme (surtout Anne-Laure !) et de doutes (surtout Jean-Noël !)

Il y a pour Pâques, une tradition dans le cyclotourisme, c'est de rouler pendant 24 heures, en équipe, en direction de la concentration "Pâques en Provence". Cela s'appelle une Flèche Vélocio, en mémoire de Paul de Vivie, surnommé Vélocio, qui retournait tous les ans à cette période dans sa Provence natale. Cette année c'était la 70ème fois que des équipes s'élançaient ainsi sur les routes du sud de la France.
Cette tradition-là j'ai bien envie de la faire mienne et d'être au rendez-vous tous les ans. Tant ce voyage d'une journée et d'une nuit en compagnie de bons camarades est enthousiasmante !
C'est une aventure particulière, incomparable. Un périple où l'on partage les joies comme les difficultés. Les moments d'euphorie comme les moments de doute. La grande forme du départ puis la fatigue d'une nuit blanche passée sur le vélo.
Les limites atteintes ne sont peut-être pas sportives. Cette année, comme il y a deux ans, nous ne visions que quelques kilomètres au-dessus des 500... C'est déjà pas mal ! diront les béotiens de la longue distance. Mais on est loin des "grosses" flèches de 650 ou 700 km (le record est de 778 km !). Avec nos 516 km nous restons raisonnables. Mais nous allons tout de même loin ! Loin dans la nuit, loin dans nos forces mentales. Car, même si nous ne nous "défonçons" pas et que nous nous accordons le temps de la convivialité et du repos lors des repas, il y a forcément des moments où le découragement vient nous titiller l'intellect. Et c'est ce qui fait le charme de ce genre d'aventure : l'exigence de tenir bon et d'aller au bout, tous ensemble !


Nous voilà partis la veille de Pâques au matin sous un magnifique soleil. Rien de tel pour le moral des troupes !
    Pendant que nous roulons, Robert lie connaissance avec les autochtones...
100 km parcourus, il est temps de se restaurer. Nous retrouvons nos deux accompagnateurs à Sury-le-Comtal. Nous n'avons qu'à mettre les pieds sous la table. Jojo, malgré les doutes de certains, se révélera un excellent chef cuisto ! Nous sommes en avance sur notre timing, il fait beau, la nourriture est bonne, autant dire que nous ne vivons pas les instants les plus difficiles de nos existences de cyclos !
Nous continuons notre route dans le département de la Loire. En effet, pour accumuler les kilomètres, nous faisons un grand détour par Montbrison et Balbigny. Non loin de St-Etienne, à La Fouillouse, nous faisons notre deuxième halte, après une petite centaine de km.
Tout au long du parcours nous faisons tamponner nos feuilles de routes dans des commerces. Un café à Sury, Un marchand de chaussures à Balbigny. Celui-ci (photo de gauche) s'avère être cyclo au club de Boën. Pour cet exercice de pointage nous partageons avec Jojo une prédilection pour les boulangeries, ou plus exactement pour les boulangères, comme ici à Givors.
A Givors nous installons feux et frontales car la nuit tombera bientôt. Il en manque un sur la photo, c'est Henri, qui est en train de soigner son épaule endolorie. Nous traversions l'agglomération stephanoise en direction de St-Chamond, lorsque après un arrêt brusque à un passage piéton, Henri déséquilibré, s'est retrouvé par terre. Malgré une douleur à l'épaule droite qui le gênera jusqu'à l'arrivée, il n'a pas abandonné. C'est là qu'on voit l'importance du mental. Et en ça Henri est un solide !
Nous voilà dans la vallée du Rhône. Nous le longerons sur sa rive droite. Le soleil se couche mais le vent se lève. Malheureusement c'est un vent du sud et assez fort... Nous allons l'avoir de face un bon moment et il va nous mettre pas mal en retard sur l'horaire prévu. Sur la place d'Andance, km 287, nous prenons notre repas du soir. Un retraité sort de chez lui, intrigué par notre présence. Etant correspondant au Dauphiné libéré, il nous questionne sur notre expédition et nous prend en photo, sans avoir, au préalable, oublié de sortir de sa cave une bouteille de St Joseph. Sympathique rencontre !
A gauche le journaliste à Andance, à droite notre halte à Viviers, km 384, où nous prenons une soupe réparatrice. Une équipe de quatre flèchards passe par là. Nous échangeons quelques impressions. Nous sommes un peu las à cause du vent qui nous joue un vilain tour, mais les autres semblent complètement désabusés.
Il faudrait raconter tous les détails de cette nuit à vélo : la somnolence pour certains, la nausée pour d'autres, la traversée d'Avignon, le petit jour sur la route de Cavaillon et l'arrivée à Sarrians, au bout de 24 heures de vélo. Nous pointons là les feuilles de route, au km 516. Il nous manquait 12 km pour arriver à Gigondas. Nous les faisons quand même, sous une petite pluie (qui deviendra grande) et nous arrivons enfin, parmi d'autres cyclos, à Gigondas.
Nous avions prévu d'y passer un peu de temps et de pique-niquer, mais la pluie redouble et nous préférons rentrer. Après avoir remis les cartes de route aux organisateurs de l'Audax Club Parisien, je croise Patrice de Mozac qui a fini sa flèche la veille. Son récit sur alagomme.blogspot.fr.
Le bilan est plus que positif et nous sommes tous les cinq très heureux d'avoir réussi cette belle aventure humaine et sportive !
L'expérience de Henri et Guy aura permis la transmission du virus à Jean-Noël et Anne-Laure. Les doutes se sont envolés. Ils savent maintenant qu'ils en sont capables et gageons qu'ils recommenceront dans les années à venir !
Un grand merci à Jojo et Robert - accompagnateurs de luxe - pour leur disponibilité et leur bonne humeur !
Vive le vélo !
A voir aussi le diaporama réalisé par Georges sur le blog du GCP.

8 commentaires:

  1. Bravo à ton équipe et à toi, très heureux de t'avoir retrouvé à Gigondas. L'aventure de la longue distance est plus belle quand elle est partagée, vive les flèches Vélocio. Merci pour le lien, je modifie mon blog si je trouve la fonction pour intégrer un lien. A bientôt sur les routes ou pour une plaque au collodion humide.
    Patrice

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    1. Merci Patrice, oui c'était bien sympa de se croiser à Gigondas. Je te préviens dès que je peux venir dans le Puy de Dôme, à bientôt !

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  2. Excellent récit qui fait remonter à la surface de très bons souvenirs et qui "titillent" l'envie d'y retourner... Encore bravo à toute l'équipe, accompagnateurs compris..très bon compromis entre distance et temps pour la restauration.
    Gilles

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    1. Merci Gilles, et pourquoi pas te laisser tenter l'année prochaine ? Qui sait, il y aura peut-être plusieurs équipes à partir du Puy...

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    2. Effectivement à réfléchir avant d'atteindre un âge canonique..merci.

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  3. Bravo à vous cinq. Cette année, je n'y étais pas mais la Flèche est vraiment une superbe épreuve. L'année prochaine ? J'espère qu'avec mon collègue Yves on passera le cap des 500 kilomètres nous aussi. A bientôt.
    JP

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    1. Salut Jean-Pierre, allez, on se donne rendez-vous à Vénéjan l'année prochaine... et peut-être avant. Le 16 avril je serai pas loin de chez toi pour faire le BRM 300 de Cergy.

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  4. Bravo, vu les conditions! Perso, ca ne me fait plus envie, mais bon j'ai déjà donné hi hi!

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